Traduction : John Greyson, « Violettes de Parme » (1988)

Pour PLARA, Plateforme éditoriale numérique consacrée à la recherche en arts, j'ai traduit un script vidéo de John Greyson, « Violettes de Parme » (1988), portant sur les politiques artistiques face à l'épidémie du Sida.

L’histoire du sida, la violence de l’épidémie, la stigmatisation des malades et des minorités qui l’a caractérisé, l’inventivité politique et culturelle qui s’est formée pour lui répondre, suscitent depuis quelques temps un fort engouement dans l’art. Nombre d’artistes, morts du sida et/ou l’ayant affronté dans leur travail, sont aujourd’hui redécouverts et bénéficient d’importantes expositions, après avoir été laissés de côté et très peu montrés pendant des années : pensons, par exemple, à David Wojnarowicz, Peter Hujar, Derek Jarman ou encore à Hugh Steers. Diverses expositions et publications sur le sida ont récemment vu le jour, ou le verront bientôt.

Il apparaît fondamental de contribuer à repolitiser cette redécouverte, en affirmant que son objet ne doit pas seulement être d’ajouter un nouveau chapitre à l’histoire de l’art, mais plutôt de réfléchir à la manière dont « l’art du sida » a constitué un moment d’interrogations vives et de confrontations dures sur les finalités et les modalités mêmes de l’art. Les liens entre art et sida furent en effet loin d’être évidents : si l’on insiste souvent sur les « guerres culturelles » (qui, à l’initiative de conservateurs, ont visé Robert Mapplethorpe ou Wojnarowicz, parmi d’autres), on rappelle moins que le sida produisit d’importantes tensions, internes à l’art, sur les manières de s’y confronter artistiquement, sur des enjeux de représentation.

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